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La détention d'un patrimoine en indivision est une situation fréquente en France, notamment suite à une succession ou à l'acquisition conjointe d'un bien immobilier. Si ce mode de gestion partagé offre une certaine souplesse, il présente aussi des implications fiscales particulières qu'il est essentiel de comprendre pour éviter toute mauvaise surprise. Voici un tour d'horizon des principales spécificités fiscales liées à l'indivision.

Qu'est-ce que l'indivision ?

L'indivision est une situation juridique dans laquelle plusieurs personnes détiennent ensemble un ou plusieurs biens, sans qu'il y ait une division matérielle ou juridique du bien. Chaque indivisaire possède une quote-part indivise du patrimoine, proportionnelle à sa contribution ou à son droit dans la succession.

Lors d'une succession, les héritiers deviennent souvent indivisaires d'un bien immobilier ou d'un portefeuille d'actifs.

Cette propriété collective implique un partage des droits, mais aussi des obligations, notamment fiscales.

Fiscalité des revenus perçus en indivision

Lorsque le patrimoine indivis génère des revenus, comme des loyers pour un bien immobilier locatif ou des dividendes pour un portefeuille de titres, ces revenus sont imposés directement entre les mains des indivisaires.

Imposition des revenus fonciers

Les loyers perçus par l'indivision sont déclarés par chaque indivisaire au prorata de sa quote-part. Par exemple, si un indivisaire détient 40 % d'un bien loué, il devra déclarer 40 % des revenus fonciers.

Les charges déductibles (intérêts d'emprunt, travaux, taxes foncières) sont également réparties selon les parts.

Imposition des revenus mobiliers

Si l'indivision concerne des actifs financiers, les dividendes ou intérêts perçus sont imposés directement au niveau de chaque indivisaire.

Le prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % s'applique, sauf si l'indivisaire opte pour le barème progressif.

Fiscalité en cas de cession de biens indivis

Lorsqu'un bien indivis est vendu, les conséquences fiscales diffèrent selon la nature du bien et la situation des indivisaires.

Plus-values immobilières

En cas de vente d'un bien immobilier, chaque indivisaire est imposé sur la plus-value réalisée au prorata de sa quote-part.

Le calcul de la plus-value tient compte du prix d'acquisition, des frais d'amélioration et de certaines exonérations possibles (par exemple, si le bien est la résidence principale de l'un des indivisaires).

Plus-values mobilières

Pour les actifs financiers, chaque indivisaire est imposé sur la plus-value correspondant à sa quote-part lors de la vente des titres.

Impôt sur la fortune immobilière (IFI)

Les biens immobiliers en indivision sont inclus dans l'assiette de l'IFI de chaque indivisaire à hauteur de sa quote-part.

Conséquences fiscales de la sortie d'indivision

Mettre fin à l'indivision, que ce soit par le partage ou la cession des biens, entraîne des conséquences fiscales particulières.

Frais de partage

Le partage d'un patrimoine indivis est soumis à un droit d'enregistrement de 2,5 % calculé sur la valeur nette des biens partagés.

Les actes de partage réalisés à l'amiable entre les indivisaires peuvent bénéficier de certains abattements ou exonérations.

Plus-values lors du partage

En principe, le partage pur et simple n'entraîne pas d'imposition sur les plus-values. Cependant, si un indivisaire perçoit une somme d’argent (soulte) pour compenser une inégalité, cela peut être assimilé à une cession taxable.

Les avantages et inconvénients fiscaux de l'indivision

La détention en indivision peut offrir certains avantages fiscaux, mais elle présente aussi des inconvénients qu'il convient d'évaluer.

Avantages

L'indivision permet une répartition des charges et des revenus, ce qui peut être intéressant pour des indivisaires aux tranches marginales d'imposition différentes.

Certains frais, comme les intérêts d'emprunt, sont mutualisés.

Inconvénients

La gestion partagée peut engendrer des conflits entre indivisaires, compliquant les décisions fiscales et patrimoniales.

La fiscalité de la vente ou du partage peut être lourde, notamment si le patrimoine est composé de biens immobiliers de valeur.

Comprendre les spécificités et implications fiscales de l'indivision est indispensable pour gérer efficacement un patrimoine partagé. Que vous soyez héritier, copropriétaire ou investisseur, il est important de prévoir les conséquences fiscales de chaque décision afin d'optimiser vos obligations fiscales tout en évitant des conflits potentiels entre indivisaires. Pour une gestion optimale, n'hésitez pas à consulter un conseiller en gestion de patrimoine capable de vous accompagner dans cette démarche.