logo

Le premier semestre 2023 s’est terminé avec un bilan très mitigé. En effet, si l’inflation a poursuivi lentement son recul, les économies sont en perte de vitesse et les taux d’intérêt continuent par la force des choses leur remontée. Quant à l’immobilier, il demeure un secteur très risqué et avant tout l’immobilier de bureaux particulièrement touché par la généralisation du télétravail depuis la pandémie de covid-19. Seul point vraiment positif : le taux de chômage qui poursuit sa régression, ce qui permet d’escompter à court ou moyen terme le retour au plein emploi dans l’Hexagone. Dans ces conditions, que peuvent espérer les investisseurs pour les derniers mois de cette année 2023 ? Découvrez ce qu'il faut savoir pour le 2e semestre.

Quels sont les risques d’une récession réelle ?

D’après une estimation publiée par Eurostat, durant les trois premiers mois de l’année 2023, « le PIB corrigé des variations saisonnières a diminué de 0,1 % dans la zone euro et a augmenté de 0,1 % dans l’UE par rapport au dernier trimestre 2022 ». Ainsi, depuis le début cette année, la zone euro est entrée en récession technique, avec une contraction du PIB du bloc des vingt pays qui utilisent la monnaie unique. La croissance du PIB devrait se poursuivre tout au long du 2e semestre. Toutefois, l’augmentation des salaires ne parvenant toujours pas à compenser le taux de l’inflation, la consommation des ménages a tendance à stagner.

Pour ce qui concerne la France, les projections macroéconomiques de la Banque de France pour les mois à venir laissent espérer que l’activité va continuer à progresser sur un rythme de l’ordre de + 0,2 %, ce qui éviterait au pays de faire face à une récession réelle. En effet, la bonne santé du marché du travail, en constante amélioration avec un taux de chômage historiquement bas de 6,5 % au mois d’avril, apporte une contribution très positive à l’économie.

Enfin, la situation aux États-Unis semble moins favorable que celle de la zone euro. Ainsi, selon une enquête réalisée par l’association NABE (National association for business economic), sur un panel de 200 économistes, la moitié estime que le risque d’une récession n’est pas écarté. En effet, près des trois quarts de ces experts pensent que l’inflation CPI (Inflation measured by consumer price index) restera supérieure à 4 % jusqu’à la fin 2

Quelle sera l’influence de la hausse des taux d’intérêt et de l’inflation sur les marchés boursiers d’ici fin 2023 ?

Le resserrement monétaire mis en place par les banques centrales a pour objectif de lutter contre l’inflation. Or, la modification des taux d’intérêt directeurs implique des changements majeurs au sein de l’économie et, par conséquent, affecte la bourse. Ainsi, si les taux augmentent, le cours des actions tend à baisser. Cependant cette mécanique n’est pas infaillible, car on constate qu’elle ne touche pas forcément tous les secteurs. C’est pourquoi les investisseurs ont tout intérêt à ne pas adopter une stratégie uniforme.

Pour traverser cette période d’instabilité et de prévisions de bénéfices parfois fantaisistes, les investisseurs doivent privilégier les entreprises solides et se positionner sur des placements avec des opportunités de croissance structurelle à long terme. Ils ont tout intérêt à s’orienter vers des obligations de haute qualité, les obligations d’État conservant une bonne valeur.

Enfin, les actifs des marchés émergents comme l’Asie, l’Amérique latine, mais aussi la Chine et l’Inde offrent des possibilités intéressantes pour la diversification et le rendement à moyen terme.

Quelles sont les prévisions pour 2024 ?

L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) prévoit une amélioration progressive de l’économie pour 2024 avec un recul de l’inflation globale qui serait limitée à 4,3 %. Cette amélioration s’accentuerait en 2025 avec une consommation des ménages redynamisée grâce au repli de l’inflation.

Toutefois, l’incertitude sur l’évolution de la guerre en Ukraine et ses répercussions mondiales demeure toujours une préoccupation majeure. De plus, les hausses répétées des taux d’intérêt mettent en difficulté l’économie et plus particulièrement les finances des pays les plus endettés. Beaucoup de facteurs restent donc impossibles à appréhender tant l’évolution mondiale peut varier à très court terme, c’est la raison pour laquelle la plus grande prudence demeure de mise.