L’instant marché financier

La mort du légendaire boxeur Georges Foreman qui avait affronté Mohammed Ali à Kinshasa (Zaïre) nous rappelle ce combat épique qui fut décrit en anglais comme le « Rumble in the Jungle » (« Baston dans la jungle » en français). 

C’est aussi un peu ce qui est en train de se passer pour les droits de douane entre les Etats-Unis et le reste du monde. Déjà lors de la première Présidence Trump, les marchés boursiers avaient souffert de ces coups de boutoir douaniers et de l’incertitude médiatique autour de chaque annonce ou contre-annonce. Une fois les tarifs définitivement fixés, les bourses mondiales avaient repris leur parcours haussier ce qu’on anticipe aussi lors de ce Trump 2.0 même si la guerre en Ukraine complique les rapports de force. 

L’or, pendant ce temps, a atteint des records à plus de 3 000$ l’once. Il a en effet représenté un trade facile (trade de la peur, trade anti-inflation, trade contre le désordre monétaire, trade contre la guerre militaire ou tarifaire). A ces niveaux, il ne protège plus l’investisseur contre une accalmie sur les risques cités plus haut. La situation des taux d’intérêt offre à terme peut-être plus d’opportunités que ce soit sur le crédit (High Yield ou Investment Grade) ou certains emprunts souverains (américains et européens). La décision de l’Allemagne de recourir désormais à l’endettement pour doper les investissements et la croissance a été validée par le Bundesrat. Elle a propulsé le rendement obligataire du Bund 10 ans autour de 2,8% (+40 points de base) entraînant aussi l’OAT 10 ans (3,5%). 

Les discours de réarmement de l’Europe alimentent les peurs des investisseurs de voir les déficits publics déraper de manière encore plus incontrôlée avec des risques inflationnistes. Mais le pire n’est jamais certain. Les économies continuent d’être dépendantes de ce qui se passe aux Etats-Unis, locomotive de la croissance mondiale. Les perspectives sombres déclamées par les politiques européens créent pour l’instant une chape de plomb sur les décisions d’investissement et sur l’environnement de la consommation. Ainsi, pour l’investisseur, il s’agit de trouver des thèmes spécifiques (défense, cybersécurité…). 

L’Intelligence Artificielle (IA) devient donc désormais inévitable dans cette réflexion que ce soit dans l’industrie, la santé ou les services. Concomitamment, le monde de l’investissement doit alors chercher à capter la création de valeur dans les entreprises qui participent à ce nouveau mouvement technologique. L’explosion des data (x2 tous les deux ans, des capacités de stockage cloud et de la puissance de calcul (x3 tous les deux ans) font de l’IA une ressource illimitée à l’inverse des commodities classiques (pétrole…). Elle annonce donc un air de l’abondance mais aussi une nécessité de régulation, même légère, pour ne pas perdre toute idée de souveraineté pour les gouvernements. 

Découvrez notre Plume en podcast audio. 🎙️