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"PICSOU ET LES RAPETOUT" - La Plume par Igor DE MAACK

L’instant marché financier

 

Dans cette histoire anthropomorphique, un canard (Oncle Picsou) se fait régulièrement convoiter sa fortune par une fratrie canine (les Rapetout). Ce conte pour enfant savamment imaginé par Walt Disney s’avère une allégorie du capitalisme, un système qui tend à modifier constamment les équilibres entre classes riches et classes peu aisées ainsi que les flux financiers entre agents économiques (État, entreprises et consommateurs).

Ce récit ressemble aussi à l’incessante lutte du contribuable cherchant à esquiver l’impôt et son contrôleur. Il n’est pas question dans cette épitre de critiquer l’impôt ou même l’économie globalisée qui nous font vivre collectivement dans des systèmes qui privilégient le pouvoir d’achat (ou plutôt le vouloir d’achat). Gabelle, dîme, corvée, taille, fouage, octroi ou tonlieu font partie de la légion de perceptions acquittées depuis des lustres par les citoyens de France. Cependant, le constat actuel mérite d’être commenté après les dérives budgétaires des dernières décennies.

La France atteindra vraisemblablement un déficit public proche de 6% en 2025, tendance inverse de ses voisins d’Europe du Sud. Le nouveau gouvernement, dont la durée de vie n’est ni assurée ni connue, n’aura d’autres choix que d’accentuer une pression fiscale déjà forte (64% du PIB) tout en cherchant à faire des économies bien difficiles à mettre en place en raison du fort penchant catégoriel des Français(e)s à défendre leur propre intérêt au détriment du collectif. Pendant ce temps, l’activité du secteur privé a baissé post Jeux Olympiques et le nombre de fermeture d’usines a dépassé celui des ouvertures selon le cabinet Trendeo cet été.

En Europe, l’ancien banquier central, Mario Draghi a vivement exhorté les dirigeants à redynamiser les investissements industriels trop anémiques pour faire face à la concurrence des industries chinoise et américaine. Ce plan nécessiterait 800 Md€ pour améliorer la compétitivité de l’industrie européenne. Malgré ces mauvaises nouvelles, les investisseurs ne regardent pas trop les soubresauts de la politique interne française et la mollesse de l’activité en zone €.

Le CAC 40 et les indices boursiers mondiaux ont apprécié le mouvement in solidum des deux banques centrales, BCE et Fed, notamment celui de cette dernière qui a baissé de 50 points de base son taux de référence. Le nouveau plan de relance chinois redonne aussi des espoirs, notamment à des secteurs comme le luxe qui avait durement souffert en bourse.

Malgré quelques avertissements sur les résultats, les investisseurs essaient de tester leur optimisme en visant la prochaine élection américaine comme dernier fossé à enjamber. Le retour du risque fiscal constitue une nouvelle réalité, et pas uniquement française, pour les investisseurs.

La perception de taxes (que ce soit au niveau endogène de chaque économie ou au niveau global avec des mesures tarifaires protectionnistes) agira comme une ponction sur la valeur ajoutée des entreprises et donc sur leur valorisation. Il faudra donc être agile pour les dirigeants. « Liberté, Egalité, Fiscalité », affichaient, comme slogan d’une chanson-sketch, les trois Inconnus. Ce trait d’humour leur aura tout de même valu à chacun des trois un contrôle fiscal en bonne et due forme.

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La valeur du mois • MICRON TECHNOLOGY

Le secteur des semi-conducteurs est devenu un des marqueurs de la bonne santé des secteurs non seulement technologiques mais aussi industriels. Alors que l’un de ses principaux clients souffre (l’industrie automobile), le secteur et notamment le fabricant américain de puces Micron a bénéficié de la demande des data centers liés à l’intelligence artificielle. Il a ainsi dépassé les attentes du consensus sur son chiffre d’affaires du quatrième trimestre.

 

Le mot de la fin

Tous les foyers français ont possédé ou possèdent encore un objet Tupperware. Les réunions de leurs vendeuses dans les familles ont bouleversé la vie de générations entières. La société américaine vient pourtant d’annoncer sa faillite. Le slogan marketing de ses produits était pourtant plein de promesses : « Our Products Are Innovative, Sustainable and Long-lasting ». Visiblement cela n’aura pas suffi.

 

La Plume VITALÉPARGNE par Igor DE MAACK - Octobre 2024

Retrouvez le précédent numéro d'août " L'ETE EN PENTE DURE " - La Plume par Igor DE MAACK.

Rédacteur : Igor DE MAACK  • Presse : Stevens Lefort - slefort@vitalepargne.com