L’instant marché financier

Dans ce roman historique, dont le titre s’inspire en réalité d’une œuvre de l’anarchiste français Pierre-Joseph Proudhon, Léon Tolstoï raconte le siècle de combats des grands empires et notamment les conquêtes napoléoniennes lors de la campagne de Russie en 1812.

En 2025, ces deux mots résonnent encore plus empiriquement puisque, depuis 2022, la paix est pour la première fois évoquée entre la Russie, l’Ukraine…et les États-Unis. L’amélioration des relations internationales entre grandes puissances nucléaires constituerait une bonne nouvelle d’autant que plus personne ne pouvait prétendre à une victoire totale ; sans stratégie ni tactique, tout belligérant court à sa perte. Dans l’Art de la Guerre, Sun Tzu l’évoquait, la stratégie sans tactique est le chemin le plus lent vers la victoire et la tactique sans stratégie est le bruit avant la défaite. La tactique initiée par l’administration Trump consiste pour le moment à renouer un dialogue entre toutes les parties (même avec les Européens parents pauvres dans cette histoire) afin d’obtenir une paix durable et des liens économiques forts (la stratégie finale) entre grandes puissances pour « isoler » l’axe Chine-Iran-Corée du Nord. 

Les marchés boursiers ont accueilli positivement la nouvelle même si la paix prendra du temps, elle est désormais en ligne de mire (« mir » ou « мир » en cyrillique russe ou ukrainien veut d’ailleurs dire « paix »). Xi Jinping a aussi fait amende honorable en réhabilitant le milliardaire Jack Ma, fondateur d’Alibaba (dont le cours a très vite pris 50%). Copiant le modèle trumpien, le dirigeant chinois a compris tout l’intérêt du techno-national-capitalisme (à la sauce piquante rouge) surtout à l’aube de ce qui s’annonce comme une nouvelle ère informatique avec la montée en puissance de l’intelligence artificielle. Un plan d’investissement de 109 Md$ sur l’IA a d’ailleurs été annoncé par le Président français lors d’un sommet organisé à Paris en la circonstance. 

De l’autre côté du Rhin, les élections législatives n’ont pas apporté de nouvelles surprises puisque la CDU-CSU (28,5%) sort en vainqueur devant l’AfD (20,8%). L’indice boursier allemand (DAX) avait déjà en partie anticipé ce résultat en affichant une performance positive de près 14% depuis le début de l’année légèrement supérieure à celle du CAC 40 (+10%). Les investisseurs en actions ont poursuivi leur appétit pour les bourses européennes (premier flux positif sur la classe d’actifs). Les actions japonaises font également désormais partie d’une stratégie de diversification différenciante sur la partie actions internationales. Peu présentes jusqu’à présent dans les allocations globales, elles devraient délivrer un retour de près de 15% composé d’un mix de croissance bénéficiaire, de dividendes et de rachats d’actions.  Par ailleurs, les vertus des Abenomics (programme de réformes structurelles de Shinzo Abe au pouvoir entre 2012 et 2020) se font sentir sur la gouvernance et la transparence du capitalisme nippon. Le Nikkei 225 pourrait donc faire seul course en tête à la manière d’un galopeur et coiffer les autres indices internationaux sur le poteau lors des prochaines années.

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