Élections présidentielles et inflation : à quoi s'attendre ?
Élections présidentielles et inflation : à quoi s'attendre ?
La récession devient-elle un scénario envisageable ?
L’inflation, lorsqu’elle dépasse les 4 – 5 %, devient très inquiétante pour l’épargnant et pour les entreprises. La FED, historiquement, est toujours très en avance, elle prend des décisions qui sont en règle générale répétées, avec du retard, dans la zone EURO. Il faut réussir à casser ce cycle de l’inflation sans créer du chômage.
Une récession, techniquement, doit cumuler 2 trimestres de PIB négatifs. L’Europe sera potentiellement en récession plus rapidement que les États-Unis. L’économie réelle va être impactée par cette surliquidité des périodes précédentes. La crise de la COVID a créé cette surliquidité, potentiellement factice puisque les personnes ont augmenté temporairement leur manière d’épargner. Ce phénomène sera davantage constatable dans une décennie.
Cette épargne est l’une des raisons, causes et conséquences puisque les entreprises n’hésitent pas à aller piocher, au travers de leurs hausses des prix, dans cette épargne constituée en 2020.
L’économie réelle est aujourd’hui sur-valorisée, la FED souhaite endiguer cette envolée des prix et des aides. Cette stratégie impactera la volatilité des marchés, au moins jusqu’au 3ème trimestre 2022.
Ce climat d’inflation ne peut être géré d’une manière identique par la FED et par la BCE. Leurs missions et leurs objectifs sont similaires, mais leurs périmètres d’intervention sont très différents.
La BCE se doit qui plus est de piloter une monnaie à laquelle se conjugue une fragmentation de différents pays, qui émettent leurs propres juridictions. Sans oublier, les dettes et courbes de taux respectives de chacun de ses pays membres.
Élections présidentielles et volatilité sur les marchés financiers
À l’approche des élections présidentielles Françaises, les marchés financiers et plus précisément le CAC 40 s’agitent. Doit-on y voir un lien de cause à effet ?
Les spreads Franco-Allemands s’écartent légèrement, l’OAT à 10 ans en France est à un niveau jamais connu depuis 2014. Les marchés depuis quelques mois ne réagissaient pas véritablement à ces élections. Depuis quelques jours, la volatilité constatée est attribuée par de nombreux médias à ces élections.
Pour les spécialistes, il est difficile d’isoler les élections comme variable principale de cette volatilité récente. Notamment au regard de l’actualité et des FOMC minutes qui ont davantage tendance à agiter les différents indices des marchés financiers.
La BCE est en train de ralentir ses achats obligataires. Dans les mois précédents, la BCE achetait plus que ce que n’émettaient les États. La résultante était alors la neutralisation du risque crédit Italien, Français, etc… Qu’importe les investissements ou les dépenses publiques, la BCE était dans une politique d’achat, presque compulsif, du déficit supplémentaire.
À partir du moment où la BCE annonce ralentir ses achats à compter du 3ème trimestre, les marchés analysent différemment le risque budgétaire de la France, de l’Italie ou encore de l’Espagne. Ainsi, les spreads s’écartent mécaniquement.
En regardant le CAC 40 et ses récents mouvements, tout en sachant que seulement 18% de son chiffre d’affaires est réalisé en France, les investisseurs internationaux gardent un regard attentif sur la France et l’Europe mais ne sur-interprètent pas, pour le moment, ces élections.
L’histoire prouve que tous ceux qui souhaitent « jouer » sur les marchés financiers avec leurs cartes d’électeur se sont trompés : Brexit, Donald Trump ou encore le référendum sur la sortie de la Grèce de la zone euro.
Pour les investisseurs internationaux, le scénario central est resté identique : une réélection du président sortant. Les principaux programmes ne sont pas anti-euro, ni antisystème, cette tendance chez les candidats les plus soutenus rassure.
D’un œil plus microéconomique, l’argument principal des nombreux candidats réside dans la capacité à « sortir le chéquier public » pour palier à l’inflation.
Cet argument dépasse de loin les idéologies de droite ou de gauche. Il est également présent aux États-Unis. Il s’agit avant tout de maintenir, au travers de l’argent public et de la dette, un système perpétuellement en croissance.
Si le scénario d’élection principal se voit bousculé, il n’y aura probablement pas de mouvements de panique autour de la France et des marchés financiers. La France est avant tout un état de droit, avec des institutions, des élections législatives…
Les projections pour le second trimestre 2022
Lorsque l’on retire des liquidités et qu’on rend plus cher l’argent cela impacte directement les actifs risqués.
Il n’y a pas de précipitations à avoir pour investir sur les marchés. L’investisseur doit toujours prendre le temps de réfléchir, de sélectionner puis d’investir sur des entreprises qui auront publiées de bons résultats. Dans ce scenario, il est recommandé d’être accompagné par un cabinet gestion de patrimoine afin de limiter le risque et investir au sein d’enveloppes adaptées au profil de risque de l’épargnant.
Il y a toujours de la valeur sur le marché actions. Au premier trimestre il n’y a pas d’inquiétudes à avoir sur la publication des résultats d’entreprises.
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